Nouveau malus écologique sur les voitures d'occasion dès 2026

Nouveau malus écologique sur les voitures d'occasion dès 2026

À partir du 1er janvier 2026, un nouveau dispositif de malus écologique entrera en vigueur en France, touchant cette fois non seulement les voitures neuves, mais aussi certaines voitures d'occasion. Cette évolution réglementaire, annoncée dans le cadre de la loi de finances 2025, vise à accélérer le renouvellement du parc automobile et à pénaliser les véhicules les plus polluants, même lorsqu’ils changent de propriétaire.

Un changement de paradigme

Jusqu’à présent, le malus écologique s’appliquait uniquement lors de l’immatriculation d’un véhicule neuf ou lors de la première immatriculation en France pour un véhicule importé. Avec la réforme prévue pour 2026, certains véhicules d’occasion déjà immatriculés sur le territoire seront désormais concernés en cas de revente.

Quels véhicules sont concernés ?

Le malus s’appliquera aux véhicules d'occasion qui remplissent les conditions suivantes :

  • Première immatriculation après le 1er janvier 2021

  • Émissions de CO₂ supérieures à 160 g/km

  • Non classés Crit'Air 1 ou 2 (ex : véhicules diesel anciens)

Cependant, plusieurs exonérations sont prévues :

  • Véhicules de familles nombreuses (avec justificatif)

  • Titulaire d’une carte mobilité inclusion (invalidité)

  • Diplomates ou représentants d’organismes internationaux

  • Véhicules immatriculés avant le 1er janvier 2015

Montant du malus : une grille progressive

Le montant du malus s’appuiera sur une grille similaire à celle appliquée aux véhicules neufs, avec des paliers proportionnels aux émissions de CO₂. À titre d’exemple :

  • 161 g/km : 50 €

  • 180 g/km : 400 €

  • 200 g/km : 1 500 €

  • 225 g/km et plus : jusqu’à 50 % de la valeur de revente

Ce malus sera exigible au moment du changement de carte grise.

Objectifs de la mesure

Le gouvernement vise plusieurs objectifs avec cette réforme :

  1. Réduire le stock de véhicules très polluants encore en circulation.

  2. Inciter les ménages à se tourner vers des véhicules plus propres.

  3. Compenser les pertes fiscales liées à la baisse des ventes de véhicules thermiques neufs.

Un impact direct sur le marché de l’occasion

De nombreux professionnels de l’automobile alertent déjà sur les conséquences de cette mesure :

  • Risque de chute de la valeur résiduelle des véhicules à moteur thermique puissant

  • Réduction de la liquidité pour les gros SUV essence/diesel

  • Tensions sur les ventes pour les professionnels du VO (véhicule d’occasion)

Selon les projections de la FNA (Fédération Nationale de l’Automobile), jusqu’à 400 000 véhicules pourraient voir leur cote chuter de 10 à 30 % dès l’annonce officielle du barème final.

Réactions des automobilistes et des professionnels

L’annonce a suscité de nombreuses critiques, notamment :

  • L’imprévisibilité fiscale

  • Le manque de progressivité pour certains modèles proches du seuil

  • L’impact sur les ménages modestes achetant des véhicules d’occasion plus anciens

Certains appellent déjà à des aménagements, comme une franchise de 2 ans après la première mise en circulation, ou des abattements spécifiques en cas de faibles kilométrages annuels.

Quelles alternatives pour les conducteurs ?

Face à cette réforme, les automobilistes auront plusieurs solutions pour éviter ce malus :

  • Se tourner vers l’électrique ou l’hybride rechargeable : ces véhicules sont exonérés

  • Choisir un véhicule Crit’Air 1 ou 2 : même si thermique, il peut rester hors barème

  • Acheter avant le 31 décembre 2025 : aucune rétroactivité ne sera appliquée

De nombreux concessionnaires proposent actuellement des offres de reprise ou des primes à l’achat anticipé.

Le cas des véhicules de collection ou de niche

Les véhicules anciens de collection ne sont pas concernés par le malus. Cependant, certains véhicules de niche puissants, même peu roulants, se retrouvent injustement pénalisés. Des discussions sont en cours pour intégrer des exceptions plus précises.

Conclusion

Le malus écologique sur les voitures d’occasion est une mesure inédite qui marque un tournant dans la politique fiscale automobile en France. S’il peut contribuer à accélérer la transition énergétique, il risque également de bouleverser profondément le marché du véhicule d’occasion. Les automobilistes, comme les professionnels, doivent s’y préparer dès maintenant, en anticipant leurs achats ou en révisant leur stratégie de flotte.